Le monde merveilleux du digital learning
Lorsque j’ai rejoint, en 2010, le monde merveilleux du digital learning, la mode était au LMS, et (nec plus ultra) au LMS « en mode SaaS (Software-as-a Service : l’application est dans le Cloud), une approche dont on ne pouvait plus nier les avantages considérables en regard des solutions jusque-là hébergées sur les serveurs internes de l’entreprise.
Les éditeurs de LMS se multipliaient, les services formation profitaient de cette aubaine pour, tout à la fois, standardiser leurs processus administratifs, réduire les coûts unitaires de formation, donner un coup de jeune à leurs offres tout en élargissant, semble-t-il à l’infini, la zone de chalandise des services formation. Ces atouts, on le comprend, servaient principalement les intérêts d’un des termes de « l’équation Training & Development » : les services formation eux-mêmes.
Mutation accélérée de la formation
Si la nature a horreur du vide, c’est de l’immobilisme que le numérique se défie. Loi de Moore et héritage de Steve Jobs aidant, tout s’est accéléré depuis 5 ans : pas une journée qui ne voit surgir son lot d’innovation en matière de modalités, de technologies, de start-up… Florilège : explosion de la consommation de vidéos de formation, développement du social learning (forums de discussion), diversité des outils auteurs, Learning Record Stores, outils de reporting permettant des analyses toujours plus pointues, microlearning, adaptive learning (liste non exhaustive) : l’offre est pléthorique et le temps est définitivement révolu où l’on pouvait confier tout le digital learning à une plateforme tout-en-un tel qu’un LMS.
Les entreprises sont donc aujourd’hui confrontées à la construction de leur propre écosystème digital pouvant répondre à leurs contraintes et objectifs spécifiques. Ce glissement est patent depuis des années : du centre de gravité des impératifs guidant les choix de partenaires digital learning, de la fonction formation… vers une meilleure prise en compte des besoins de l’entreprise et de sa composante essentielle : les employés, dont on sait qu’ils fondent de nouvelles attentes en matière de contenu et de format. Pour résumer : l’employé est devenu un consommateur comme un autre.
La pandémie : facteur de « sur-accélération »
Comme si cela ne suffisait pas (à remplir nos jours x nuits), la pandémie vient accélérer ce mouvement général de transformation : elle renforce le recentrage de la stratégie de formation sur les clients internes de l’entreprise — employés et commanditaires (fonctions, BUs, etc.). Ce recentrage s’exerce bien au-delà des outils et de l’écosystème digital de formation ; il implique que les services formation accroissent considérablement leur agilité et, plus généralement, leur capacité à répondre au plus vite à des besoins de plus en plus variés, qui, conditionnant souvent la performance individuelle et collective, nécessitent le recours à des technologies en perpétuelle évolution.
La réalité virtuelle dans la formation des forces de vente Medtronic : agilité, orientation client, innovation
Cette situation vécue par les équipes formation de Medtronic, et les solutions qu’elle requiert, s’illustre, par exemple, dans l’utilisation de la réalité virtuelle pour former notre force de vente « clouée au sol » par la crise sanitaire. L’enjeu est stratégique : la formation étant indispensable à la compréhension et la bonne utilisation de nos dispositifs chirurgicaux qui contribuent à sauver (sinon à améliorer) la vie de milliards de patients dans le monde, nous n’avions d’autre choix que d’imaginer une solution de substitution aux formations en présentiel. Véritable campus, l’univers de réalité virtuelle mis en œuvre intègre des salles de réunions, blocs opératoires, salles d’expérimentation… autant d’univers mémorables et dans lesquels la manipulation virtuelle de nos dispositifs chirurgicaux est rendue possible, pour pallier l’impossibilité du « face-à-face » sans nuire, au contraire, à la sécurité d’utilisation de nos dispositifs. Affaire d’agilité du service formation : il faut pouvoir réagir à chaud devant l’imprévisible. Affaire d’anticipation aussi : on peut toujours se préparer, en travaillant longtemps à l’avance la posture adéquate et la connaissance des clients internes avec lesquels on entretient un lien permanent.
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